Observatoire des dépenses des collectivités territoriales

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Tag - marché public

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lundi 22 juin 2009

Mutualisation des services et intercommunalité

valorisation_thermique.JPG Une mutualisation désapprouvée par la Commission européenne

L'article L. 5211-4-1-II du CGCT définit les règles de mise à disposition de services des EPCI à des communes membres. La Commission européenne considère cependant que cette forme de mise à disposition est une forme d'infraction. Elle estime en effet que la France permet ainsi l'attribution d'un marché public de gré à gré, sans respecter les procédures de passation prévues par le droit communautaire.

Marché de gré à gré ou quasi-régie (*) ?

Une circulaire du 23 novembre 2005, relative au renforcement de l'intercommunalité, considère que la mise à disposition de services des EPCI aux communes membres relève du fonctionnement interne des collectivités. Il ne s'agirait donc pas d'un service qui relève des marchés publics.

Dans le même sens, le 4 mars 2009, le Conseil d'État a rendu un arrêt " Syndicat national des industries d'information de santé ", selon lequel :

"si plusieurs collectivités publiques décident d'accomplir en commun certaines tâches et de créer à cette fin (...) un organisme dont l'objet est de leur fournir les prestations dont elles ont besoin, elles peuvent librement faire appel à celui-ci, sans avoir à le mettre en concurrence avec des opérateurs dans le cadre de la passation d'un marché public, dès lors qu'il leur consacre l'essentiel de son activité et qu'elles exercent conjointement sur lui un contrôle comparable à celui qu'elles exercent sur leurs propres services, un tel organisme ne pouvant en effet être regardé, alors, comme un opérateur sur un marché concurrentiel."

Des évolutions au niveau européen

Le 9 juin dernier, la Cour de justice des Communautés européennes (CJCE) a rendu un arrêt qui marque peut-être un tournant pour l'avenir des contrats en quasi-régie. Cet arrêt concerne un contrat entre 4 Landkreise et la ville de Hambourg relatif à la valorisation thermique des déchets. Ce contrat permet à la ville de Hambourg " de construire et de faire exploiter une installation de traitement de déchets dans les conditions économiques les plus favorables grâce aux apports des Landkreise voisins, ce qui permet d'atteindre une capacité de 320 000 tonnes.

La CJCE a estimé que " le contrat passé entre les services de voirie de la ville de Hambourg et les Landkreise concernés doit être analysé comme l'aboutissement d'une démarche de coopération intercommunale entre les parties à celui-ci et qu'il comporte des exigences propores à assurer la mission d'élimination des déchets. " La CJCE a donc étendu à ce cas de coopération entre les collectivités publiques l'exception "in house".

Selon cette décision, le droit communautaire reconnaît que la coopération entre les autorités publiques sans création d'une forme juridique spécifique n'est pas contraire au droit communautaire qui régit les marchés publics.

(*) "quasi-régie" ou prestation intégrée in house : marché public, délégation de service public ou concession d'aménagement , conclus, sans mise en concurrence, par une autorité adjudicatrice avec un prestataire qui réalise pour elle l'essentiel de ses activités, et sur lequel elle assure un contrôle de même nature que sur ses propres services.

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jeudi 7 mai 2009

UGAP, service des achats de l'Etat, double emploi ?

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L'UGAP, centrale d'achats publique et généraliste

Connaissez-vous l'UGAP ? C'est l'Union des groupements d'achats publics, établissement public industriel et commercial. Historiquement, elle est née du regroupement de deux services achats de l'Etat, l'un du ministère de l'Education nationale et l'autre du ministère de l'Economie. C'est une centrale d'achat publique généraliste qui propose des produits et des services acquis par appels d'offres aux acheteurs publics des collectivités territoriales, du secteur hospitalier, de l'Etat et des établissements privés remplissant une mission de service public.

Les produits et services proposés sont très variés : mobilier, véhicules, matériel médical, matériel informatique, télécommunication, consommables, nettoyage, gardiennage, carburant...

Un gain de temps et des économies d'échelle

On ne peut qu'approuver l'existence de cette centrale d'achats qui permet aux acheteurs publics de gagner du temps tout en respectant les procédures du code des marchés publics. De plus, l'achat en grandes quantités permet d'importantes économies d'échelle.

Le service des achats de l'Etat : encore un doublon ?

Cependant, en mars 2009 est né le service des achats de l'Etat (SAE), conçu pour optimiser la stratégie d'achats de l'Etat.

Voici la présentation qu'en fait Le Moniteur :

" Le champ couvert est très large. Cela va des fournitures et mobiliers de bureau aux services de transports de biens et de personnes, en passant par l'entretien et les aménagements immobiliers, les maintenances d'installations techniques ou encore les énergies et fluides. Le SAE est chargé de massifier et mutualiser les achats, en concluant lui-même les marchés et accords-cadres nécessaires et en suivant l'exécution des contrats. "

Cela ne rappelle-t-il pas quelque chose ?

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lundi 5 janvier 2009

Financement des associations 2- Les marchés publics

Si, au lieu d’apporter un soutien financier à une association ayant bâti un projet spécifique, la collectivité fait appel à une association pour qu’elle lui fournisse des prestations de service en contrepartie du paiement d’un prix, elle devra conclure un marché public , dans le respect des obligations de publicité et de mise en concurrence prévues par le code des marchés publics.

Les marchés publics sont les contrats conclus à titre onéreux entre les pouvoirs adjudicateurs et des opérateurs économiques publics ou privés, pour répondre à leurs besoins propres. Ils se distinguent des subventions par la présence ou non d’un besoin de la personne publique préalablement défini et par l’absence de contrepartie liée à la contribution versée.

Ainsi, même si une convention est conclue entre une personne publique et une association dans un domaine régi par le code des marchés publics, elle ne sera pas qualifiée de marché public si « l'initiative du projet » est le fait de l’association et si la personne publique qui verse la contribution financière n’obtient aucune contrepartie. Cette notion d'initiative « recouvre non seulement l'impulsion du projet mais aussi sa conception et sa définition ».

Pour ne pas être requalifiée en marché public de service, une subvention ne doit donc pas mettre à la charge de l’association des prestations précises et équivalentes à la somme donnée : l’association ne doit pas exécuter directement le service public.